VIH et allaitement : zéro transmission


Une étude publiée le 20 avril 2023 dans la revue scientifique Clinical Infectious Diseases n’a révélé aucune transmission du VIH parmi 72 personnes vivant avec le VIH qui ont allaité leur enfant entre 2014 et 2022 aux États-Unis et au Canada, rapporte Aidsmap. On manque de données sur l’allaitement maternel en Amérique du Nord. La Dre Judy Levison, du Baylor College of Medicine à Houston (États-Unis) et son équipe, ont cherché à remédier à cela en collectant rétrospectivement des données sur des femmes vivant avec le VIH qui ont allaité leurs nourrissons entre 2014 et 2022 dans onze sites aux États-Unis et au Canada. L’étude examinait qui choisissait l’allaitement, pourquoi, et quelles étaient leurs expériences à ce sujet, en se fondant sur les données disponibles dans les dossiers médicaux plutôt que sur une communication directe avec les participantes. Au total, 72 binômes mère-enfant ont été inclus dans l’étude, dont 44 provenant de huit sites aux États-Unis et 28 de trois sites au Canada. Plus de la moitié (62 %) des femmes qui ont pratiqué l’allaitement étaient nées dans des pays africains et 19 % étaient nées en Amérique du Nord. Presque toutes (92 %) avaient été diagnostiquées séropositives avant la grossesse et 86 % étaient sous traitement contre le VIH avant de tomber enceintes. Soixante-cinq mères avaient une charge virale indétectable lors de l’accouchement, une personne ne l’avait pas, et aucune donnée n’était disponible pour six autres. Les principales raisons pour pratiquer l’allaitement maternel comprenaient le lien affectif (24 %), les bienfaits pour la santé de l’enfant (22 %), les attentes de la communauté/la peur de la divulgation (18 %), l’allaitement maternel antérieur (8 %), le choix personnel (4 %) et des raisons religieuses (1 %). La motivation était inconnue pour 22 % des personnes. Les participantes ont allaité de un jour à 72 semaines, avec une moyenne de 24 semaines. La plupart (75 %) ont déclaré pratiquer l’allaitement maternel exclusif. La prophylaxie infantile variait de la monothérapie similaire à celle des nourrissons nourris au lait maternisé à la trithérapie jusqu’à la fin de l’allaitement maternel. De même, le suivi de la mère et de l’enfant variait également considérablement. La plupart des établissements ont déclaré tester la charge virale toutes les un à deux mois ; cependant, les chercheurs-ses n’avaient pas de données montrant à quelle fréquence les tests de charge virale étaient réellement effectués. Certains nourrissons ont été testés à la naissance ; la plupart ont été testés à deux semaines, deux et quatre mois, puis toutes les un à deux mois pendant l’allaitement. Presque tous (94 %) ont été négatifs au VIH dans les six semaines suivant l’arrêt complet de l’allaitement maternel ; quatre bébés ont été perdus de vue. Cette étude décrit la plus grande cohorte à ce jour de personnes vivant avec le VIH qui ont pratiqué l’allaitement maternel en Amérique du Nord. Une preuve supplémentaire de l’efficacité du Tasp pour l’allaitement maternel. En effet, les femmes vivant avec le VIH dépistées et traitées ont une probabilité quasi nulle de transmettre le virus à leur enfant par l’allaitement (risque inférieur à 1 %), mais le sujet reste parfois tabou et les recommandations officielles varient selon les pays et régions. Le 31 janvier dernier, les États-Unis ont mis à jour leurs recommandations. Ces nouvelles recommandations stipulent que les personnes concernées devraient recevoir des conseils centrés sur la personne afin de soutenir la prise de décision partagée avec le-la soignant-e concernant l’allaitement de l’enfant. Les mêmes considérations s’appliquent aux hommes trans et aux personnes non binaires qui souhaitent allaiter.

Source : AT


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *