U = U : par Rob Arnegard


« U = U », en français « I = I » (Indétectable = Intransmissible) est un consensus scientifique et même depuis le mois de juillet dernier, une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) destinée aux professionnels-es de santé qui accompagnent les personnes vivant avec le VIH. Mais quel est l’impact concret de U = U dans la vie et la sexualité des personnes concernées ? Le magazine américainPoz consacre un dossier à ce sujet. Rob Arnegard est un activiste gay, séropositif, acteur porno et escort. Il est tombé dans une profonde dépression après son diagnostic VIH en 2005, prenant plus de 20 kilos. « Je pense que j’étais convaincu, peut-être inconsciemment, que plus je prenais de poids, plus ce serait difficile [pour le VIH] de me tuer. Je suis devenu un grand ours. Maintenant, je ne veux pas critiquer. J’adore les ours ! Je tiens à le préciser, mais pour moi et mon corps, ce n’était pas sain ». Quelques mois après avoir reçu son diagnostic, Rob Arnegard a commencé son premier traitement antirétroviral pour le VIH. « Depuis lors, je n’ai jamais eu de charge virale détectable ». À l’époque, le concept U = U n’était pas encore connu, mais la compréhension de la virologie pendant ses années de lycée l’a conduit à sa propre théorie : « J’ai toujours pensé, si vous n’avez pas de charge virale détectable, que pouvez-vous transmettre ? ». Vers la fin des années 2000, un ami lui envoie un article par e-mail un article qui parle de U = U. C’était un article qui expliquait U = U, les études qui étayaient la science derrière cela et la liberté que les personnes vivant avec le VIH sous traitement efficace pouvaient ressentir. Rob Arnegard emmène l’article chez son médecin. « Et il m’a répondu : « Oh, je suis content que vous abordiez le sujet. Nous allons maintenant vous placer dans une nouvelle catégorie appelée U = U ». « Et j’ai demandé : Cela signifie-t-il que quelqu’un pourrait me faire une fellation ? ». Le médecin lui a, non seulement, donné la bonne nouvelle que oui, cela était maintenant sans danger, mais il lui a aussi rendu une grande partie de sa vie qu’il pensait perdue à jamais. « Il m’a dit que je pouvais de nouveau avoir des relations sexuelles intimes sans préservatif », raconte l’activiste. Quelques années plus tard, Rob Arnegard a renoué avec Mark, qui est séronégatif et qui est devenu par la suite son mari. « Pendant les cinq premières années de notre relation, nous avons continué à utiliser des préservatifs ». Puis, une fois que la science et le message U = U sont devenus plus connus, le couple a fini par abandonner les préservatifs. « U = U a eu un impact considérable sur ma sexualité, mais cela m’a pris du temps », confie l’activiste. En retrouvant une sexualité épanouie sans peur de transmettre le VIH, Rob Arnegard a repris, avec le soutien de son mari, son activité d’escort. Il est aussi éducateur sexuel spécialisé en sexualités alternatives comme le BDSM et il anime The Rocket Review, un podcast sur la santé sexuelle. Une liberté sexuelle dont il dit profiter grâce à l’effet libérateur de U = U.

Source Seronet


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