Le lenacapavir efficace en comprimés


Le lenacapavir (nom commercial Sunlenca) est un médicament en solution injectable, deux fois par an, pour le traitement de l’infection par le VIH, en association avec un ou plusieurs autres antirétroviraux, chez des personnes adultes infectées par une souche de VIH-1 multi-résistante aux autres traitements pour lesquelles il serait autrement impossible d’établir un schéma de traitement antirétroviral efficace. Une étude présentée lors de la conférence IAS 2023 en juillet a montré que les personnes qui ont utilisé les comprimés de lenacapavir lorsque les injections n’étaient temporairement pas disponibles ont maintenu une suppression virale sans aucun problème de sécurité, rapporte le site Aidsmap. La Commission européenne a donné son feu vert, en août 2022, à la commercialisation de ce traitement en se fondant sur les résultats de l’étude Capella. Cette étude a montré une très nette efficacité du lenacapavir chez des personnes vivant avec un VIH multi-résistant. Une autre étude, Calibrate, évaluait le lenacapavir chez les patients-es qui n’avaient jamais pris de traitement VIH (dits-es naifs-ves). Dans un communiqué, publié le 21 décembre 2021, Gilead annonçait que la FDA (l’agence américaine du médicament) avait suspendu tous les essais de lenacapavir en solution injectable. En cause, les flacons de verre borosilicatés qui pourraient mener à la formation de micro-particules de verre qui se mélangeraient à la solution injectable. Quelques mois plus tard, le 16 mai 2022, la FDA a annulé cette suspension après le changement des flacons en verre d’aluminosilicate. Suite à cette décision, tous les essais cliniques qui évaluent lenacapavir en solution injectable ont pu reprendre. Pendant cet intervalle de six mois, les participants-es aux essais en cours ont reçu une version orale du lenacapavir, à savoir un comprimé de 300 mg une fois par semaine. Le contrôle de leur charge virale à la reprise des essais avec le lenacapavir en injectable a montré que le traitement oral était aussi efficace que le traitement injectable. Tous-tes les participants-es de l’étude Calibrate ont maintenu une charge virale indétectable tout au long de la période de transition, de même que la plupart des participants-es de l’étude Capella qui avaient une charge virale indétectable lorsqu’ils-elles ont commencé à prendre les comprimés. Parmi les onze personnes avec une charge virale détectable au moment du changement, trois ont atteint une suppression virale tout en prenant les comprimés, et aucune n’a observé d’augmentation notable de la charge virale. Les taux de CD4 sont restés stables ou ont augmenté pendant cette période. Cependant, un participant de l’étude Capella qui avait une charge virale indétectable, mais qui a manqué deux doses de lenacapavir oral, a connu une reprise virale (au-dessus de 50 copies). Cette personne a développé une mutation associée à la résistance au lenacapavir, mais a tout de même retrouvé une suppression virale sans changer son schéma thérapeutique après avoir repris les injections. Le Professeur Jean-Michel Molina de l’Université de Paris Cité, en France, a suggéré que cette mutation de résistance pourrait avoir altéré la capacité du virus à se reproduire efficacement (fitness viral). Le Pr Molina a souligné que les comprimés de lenacapavir étaient généralement bien tolérés. Dans l’ensemble, les effets indésirables pendant la période de transition étaient similaires à ceux observés avec les injections de lenacapavir, hormis, bien entendu, les réactions au site d’injection. Cependant, quelques participants-es ont connu des épisodes de diarrhée liés au traitement par voie orale.

Source AT


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