Au congrès de l’International AIDS Society (IAS) qui se tient du 23 au 26 juillet à Brisbane en Australie, de nouveaux résultats portant sur les traitements à longue durée d’action ont été présentés. Le journal de l’IAS (JIAS) a consacré un numéro spécial avec un éditorial et une série d’articles sur le sujet. « Les schémas thérapeutiques à longue durée d’action et à libération prolongée ont le potentiel de remodeler le paysage du traitement et de la prévention du VIH grâce à des schémas posologiques qui se mesurent en mois plutôt qu’en jours », lit-on dans l’éditorial.
Au-delà de la question de l’accès à ces nouvelles options thérapeutiques et de leur adoption, les auteurs soulignent l’importance de prendre en compte les préférences des utilisateurs afin de définir leur place dans la stratégie thérapeutique. Ils relaient par exemple les résultats de la récente étude de Graham et al. qui montrent que les comprimés oraux à longue durée d’action sont préférés au traitement oral quotidien standard, devant les implants annuels et les injections. Les patients privilégient également un délai plus long entre les doses et une administration à domicile (plutôt qu’en clinique ou en pharmacie).
Un premier médicament à longue durée d’action en prophylaxie
De nouvelles données issues de l’essai Capella de phase 2/3 concernant le lénacapavir (Gilead) ont été présentées au congrès. En plus de son efficacité en curatif, ces données mettent en évidence le bénéfice sur la qualité de vie de ce médicament injectable à longue durée d’action, le premier à être administré deux fois par an. Les résultats obtenus à l’aide d’un score validé font état de résultats similaires à ceux obtenus en population générale.
Le laboratoire ViiV Healthcare a de son côté annoncé avoir reçu un avis positif de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour le cabotégravir en prophylaxie pré-exposition (Prep), à administrer six fois par an. Selon le laboratoire, il s’agit du premier et seul médicament injectable à longue durée d’action dans cette indication. Il est déjà autorisé dans certains pays comme les États-Unis.
L’avis de l’EMA s’appuie sur les études HPTN 083 (phase 2b/3) et HPTN 084 (phase 3), qui ont montré une efficacité supérieure du cabotégravir par rapport à la prise orale quotidienne de la combinaison emtricitabine/ténofovir disoproxil fumarate (Truvada et générique), avec respectivement une réduction du taux d’infection de 69 et de 90 % par rapport aux comprimés. À noter que le cabotégravir est autorisé et remboursé en curatif en France en association avec la rilpivirine chez les adultes virologiquement contrôlés.
Dans l’éditorial, les auteurs évoquent également l’anneau vaginal mensuel à base de dapivirine destiné aux femmes présentant un risque élevé d’être infectée par le VIH. Autorisé dans plusieurs pays africains, ce traitement a aussi reçu un avis positif de l’EMA.
Source : AT