Régulièrement, le site américain Poz donne la parole à des personnes vivant avec le VIH qui écrivent à la première personne. C’est le cas de George Kerr III. Cet activiste américain est le président de la National Centers for AIDS Research Community Action Coalition. Il vit avec le VIH depuis 28 ans et il est le fondateur et PDG de G III Associates, basé à Washington, DC, qui milite pour la justice sociale. Dans un billet publié sur Poz, George Kerr III revient sur les enjeux du vieillissement avec le VIH. « Plus de 40 ans après [les débuts de l’épidémie de VIH], les personnes vivant avec le VIH se posent de nouvelles questions : Quel impact le VIH a-t-il eu sur mon corps ? Comment les innombrables médicaments que j’ai pris au fil des ans affecteront-ils mes organes, ma mémoire, mon espérance de vie ? ». L’activiste revient sur son expérience personnelle du VIH : « Je connais l’angoisse ressentie par cette communauté de personnes âgées car je vis avec le VIH depuis 28 ans et je prenais jusqu’à 27 comprimés par jour — presque chaque jour. Il s’agit également d’une communauté diversifiée de personnes âgées, dont les expériences de vie créent des réalités de santé différentes pour chacune. En ce qui me concerne — ancien combattant de la Marine et membre de la communauté LGBTQ+ — je pense à ces questions en permanence ». George Kerr III salue les efforts effectués ces dernières années pour améliorer l’accès à la Prep, mais il pointe des lacunes dans l’accompagnement et le suivi des personnes qui vieillissent avec le VIH : « Même s’il est important de se concentrer sur la prévention de la transmission du VIH, il est tout aussi important de fournir les soins appropriés aux personnes vivant avec le VIH. Cela inclut la prévention secondaire pour empêcher le VIH de progresser vers des stades ultérieurs, ainsi que d’aider les patients à atteindre une charge virale indétectable ». « Le système de santé qui nous a miraculeusement permis de traverser la crise du sida doit maintenant se concentrer sur les lacunes dans les soins pour les millions d’entre-nous qui vieillissons avec le VIH, tant pour nos besoins de santé physique que mentale. Les soins pour le VIH sont déjà un processus hautement complexe, donc étendre ces soins aux patients vieillissants ne sera pas facile », prévient l’activiste. Dans son plaidoyer pour une meilleure prise en charge des personnes qui vieillissent avec le VIH, George Kerr III, a des propositions concrètes : « Les NIH [Les National Institutes of Health sont des institutions gouvernementales des États-Unis qui s’occupent de la recherche médicale et biomédicale. ndlr], doivent continuer à élargir les financements de la recherche sur le VIH dans les domaines de la gériatrie, de l’immunologie, de la neurologie et des sciences sociales. Nous devons également aller au-delà du simple traitement médical et nous concentrer sur les soins pour « toute la personne » ; soins qui aborderont une vaste gamme de préoccupations liées à la qualité de vie, notamment des problèmes de santé mentale, des défis de mobilité et l’accès aux services financiers et technologiques ». Et l’activiste de conclure : « Célébrons les progrès historiques réalisés dans la lutte contre le VIH, tout en reconnaissant également les lacunes dans les soins qui affectent tant de ceux qui vieillissent silencieusement avec le VIH. Ce ne devrait pas être une lutte silencieuse. Élevons nos voix et exigeons un système de soins de santé qui reconnaisse les défis à long terme auxquels nous sommes confrontés et qui fournisse le soutien nécessaire pour assurer une vie épanouissante et en bonne santé dans nos dernières années ».
Source AT