Le dépistage du VIH, le virus de l’immunodéficience humaine, est un maillon faible en France. Cet agent pathogène provoque pourtant une infection chronique évoluant vers le sida, en l’absence de traitement.
En 2021, 5,7 millions de dépistages du VIH ont été réalisés par les laboratoires de biologie médicale en France dont 0,1% positifs, soit 5 013 patients. Parmi ces patients, 51% des cas détectés séropositifs avaient un profil hétérosexuel, une population peu ou moins considérée comme à risque », chiffre Ouest Biologie dans un communiqué transmis à actu.fr.
Le VIH n’a pas disparu !Ouest BiologieRéseau indépendant de laboratoires de biologie médicale
Ce réseau indépendant de laboratoires de biologie médicale implantés en Bretagne et en Normandie – où le dépistage est encore très faible – relaye en cette rentrée 2023 le dispositif « au labo sans ordo ».
« Elle paraît moins effrayante, certains la banalisent… »
En 2021, 69 dépistages pour 1 000 habitants seulement ont ainsi été réalisés en Bretagne et 71 pour 1 000 habitants en Normandie. Depuis 10 ans, le volume de dépistages du VIH et le délai entre la contamination et le diagnostic stagnent en France.
Une situation qui fragilise la santé des hommes et des femmes et risque la propagation, sans contrôle, du virus. On en parle moins, « elle paraît moins effrayante, certains la banalisent et pourtant l’infection par le VIH est toujours là », martèlent ces laboratoires, chiffrant à plus de 5 000 le nombre de nouvelles infections dépistées chaque année.
Alors que la part des diagnostics à un stade avancé de l’infection est stable depuis plusieurs années, avec près de 30 % des diagnostics, « il est important de remobiliser les professionnels de santé et les populations clés sur l’importance du dépistage », insistait déjà fin 2022 Santé Publique France.
Interrompre les chaines de transmission
Un dépistage précoce des personnes exposées et de leurs partenaires, suivi d’une mise sous traitement rapide, est indispensable pour interrompre les chaines de transmission, répètent les autorités sanitaires. Vidéos : en ce moment sur Actu
En 2021, 5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale (laboratoires de ville et laboratoires hospitaliers) en France. Ce nombre, qui avait chuté en 2020 (-13 %) en raison du Covid-19, a augmenté de 8 % en 2021, sans atteindre le niveau observé en 2019 (6,1 millions).Santé publique France
Quels sont les profils des découvertes de séropositivité ?
Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2021, 51% sont des hétérosexuelles (36% nées à l’étranger et 15% nées en France), 44% sont des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (32% nés en France et 12% nés à l’étranger), 2% des personnes trans contaminées par rapports sexuels et 1% des usagers de drogues injectables, liste l’association Sidaction. Moins de 1% sont des enfants de moins de 15 ans, principalement contaminés par transmission materno-foetale.
Un dépistage gratuit et sans ordonnance
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, le dépistage du VIH est pourtant gratuit, sans ordonnance et sans rendez-vous.
« Plus les traitements sont initiés tôt, plus ils sont efficaces et redonnent une espérance de vie comparable à un patient séronégatif. Et évidemment, plus ce délai est court, plus on réduit le risque de transmission », insiste le Dr Olivier Lemonnier, biologiste libéral et président de l’Union régionale des professionnels de santé biologistes de Bretagne.
Ce dispositif concerne les assurés sociaux et leurs ayants droit (dont les bénéficiaires de l’Aide médicale gratuite, l’Ame, ou l’aide médicale d’État).
Les personnes sans couverture sociale, ainsi que les assurés sociaux ou bénéficiaires de l’AME désirant garder l’anonymat, doivent eux s’adresser pour la réalisation du dépistage aux centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), rappelle l’Assurance maladie.
Un dépistage précoce par rapport à la date de contamination permet à la personne de bénéficier d’un traitement d’autant plus efficace qu’il est commencé tôt. Son espérance de vie se rapproche ainsi de celle de la population générale et le risque de transmettre le virus diminue.
L’Assurance maladie