Les Français et la prévention contre le VIH


Enquête Toluna Harris Interactive pour GILEAD

18.06.24

Enquête réalisée en ligne du 7 au 11 juin 2024. Échantillon de 2 051 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Paris, 18 juin,

Aujourd’hui, 6 Français sur 10 estiment que l’on ne parle pas assez du VIH. Plus globalement, plus de la moitié des Français estiment que l’on ne parle pas assez des différents sujets liés à la sexualité mentionnés, qu’il s’agisse des différentes IST, des troubles sexuels, du consentement ou encore des violences sexuelles. Notons néanmoins que les IST autres que le VIH (chlamydia, gonorrhée, syphilis, papillomavirus, etc.) apparaissent au premier rang des thèmes dont il faudrait parler davantage aux yeux des Français, devant le VIH lui-même. Quant à l’idée que l’on parlerait « trop » de ces différents sujets, elle apparaît aujourd’hui marginale (moins d’1 personne sur 10 pour la plupart des sujets). Les moins de 35 ans, et en particulier les femmes de cette tranche d’âge, ne montrent pas les mêmes préoccupations que leurs aînés, mettant d’abord l’accent sur les troubles sexuels avant les IST et le VIH. Enfin, on remarque que les hommes de moins de 35 sont plutôt en retrait sur l’ensemble de ces questions par rapport au reste de la population.

De prime abord, les Français se sentent bien informés sur le sujet du VIH (82%, dont 22% « très bien informés »). Une opinion relativement stable depuis 3 ans, et particulièrement forte chez les générations plus âgées. Néanmoins, dans le détail, les moyens de transmission du virus ne sont pas toujours bien identifiés. Les relations sexuelles non protégées avec pénétration et le contact du sang sont les situations perçues comme les plus à risque, devant la transmission à l’enfant pendant la gestation. Mais surtout, les Français font peu la différence entre les situations avec et sans traitement, comme si le traitement n’avait pas d’impact sur la transmission à leurs yeux. Et pour cause, ils connaissent encore assez mal la PrEP, puisque seuls 28% indiquent en avoir déjà entendu parler. Quant aux autres moyens de prévention possibles, ils identifient bien le préservatif (perçu comme le moyen de prévention le plus efficace derrière l’abstinence), mais voient peu les autres mesures évoquées (dépistage, traitement d’urgence post-exposition, PrEP) comme des moyens de se protéger. Néanmoins, lorsqu’ils considèrent ces différentes mesures comme des moyens de prévention, les Français se montrent conscients que celles-ci ne peuvent offrir une protection infaillible contre le virus. Même le préservatif est perçu comme un élément qui « protège mais pas à 100% » par une majorité (53%).

Le VIH/sida garde aujourd’hui l’image d’une maladie effrayante (82%), et dont on meurt encore beaucoup (66%). Rares sont ceux qui la caractérisent comme une maladie du passé (13%). Il conserve également l’image d’une maladie qui ne se guérit pas auprès d’une majorité de la population (63%), même si 33% pensent le contraire. L’image de la maladie n’est que peu influencée par l’orientation sexuelle mais diffère en revanche selon l’âge, avec une peur plus marquée chez les générations les plus âgées, et une distance plus grande chez les plus jeunes qui y voient davantage une maladie du passé. Ainsi, l’idée qu’avoir un rapport non protégé est moins dangereux que par le passé, certes minoritaire dans l’ensemble (23%), s’avère nettement plus répandue chez les moins de 35 ans (39%). L’idée que la plupart des IST aujourd’hui ne sont pas graves et se soignent facilement est également plus répandue chez les plus jeunes que leurs aînés (41% contre 36% en moyenne), tout comme l’idée que les préservatifs sont aujourd’hui utilisés pour éviter une grossesse plutôt que contre le VIH et les IST (63% contre 55% en moyenne). Quant au risque perçu d’être touché par le virus, si 1 Français sur 3 le considère élevé pour la population française en général, seuls 13% considèrent ce risque élevé pour eux personnellement. Un chiffre plus élevé chez les moins de 35 ans mais sans différence très nette selon l’orientation sexuelle. Cependant, l’impression d’avoir un risque « très faible » d’être infecté concerne davantage les personnes hétérosexuelles (58%) que les personnes homosexuelles (29%), qui évoquent plus souvent un risque « plutôt faible ».

Face au VIH, les Français montrent des comportements de protection réels mais pas toujours systématiques. En effet, chez les 52% de Français qui indiquent avoir rencontré au moins un nouveau partenaire sexuel au cours des dernières années, plus de la moitié indiquent ne pas s’être protégés systématiquement (53%). Un chiffre en hausse par rapport à 2020 (+4 points) et plus fréquemment rapporté chez les homosexuel(les) que la moyenne. La raison la plus souvent avancée est la confiance accordée au partenaire, et ce, chez toutes les tranches d’âge. Le confort et le fait de ne pas avoir de préservatifs sur soi sont également souvent mentionnés. En revanche, la question du coût des préservatifs n’apparaît pas parmi les premières raisons invoquées – d’ailleurs, la gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans n’est que partiellement connue de la population, même chez les premiers concernés : seul 1 jeune de 15 à 25 ans sur 2 indique être au courant de cette mesure. Concernant le dépistage, s’il est appliqué, il est encore loin d’être un réflexe infaillible. Près d’1 Français sur 3 avoue ne pas se faire dépister systématiquement en cas de rapport à risque, et davantage encore chez les personnes homosexuelles et les moins de 35 ans. Parmi les premières raisons invoquées, l’impression de ne pas se sentir concerné, l’absence de symptômes et le fait de procrastiner.

Pour parler du VIH, les interlocuteurs privilégiés des Français sont d’abord les professionnels de santé, avec qui il apparaît facile, voire très facile, d’aborder le sujet. Chez les femmes, le gynécologue apparaît comme l’interlocuteur avec qui il est le plus facile d’en parler. Chez les moins de 35 ans, le sujet semble légèrement plus délicat à aborder d’une manière générale, et notamment avec le médecin de famille, tandis que les parents apparaissent comme les derniers interlocuteurs envisagés. Et pourtant, de leur côté, les parents semblent aborder le sujet plutôt facilement avec leurs enfants : près des ¾ d’entre eux indiquent en avoir déjà parlé avec leur enfant âgé de 10 à 25 ans, dont 47% déclarent l’avoir fait spontanément.

Enfin, parmi les différents canaux possibles pour s’informer sur le VIH, quel que soit leur âge, les Français privilégient nettement les sites institutionnels, loin devant les articles de revues spécialisées, les émissions TV, les forums ou les vidéos d’influenceurs. Cependant, notons que les moins de 35 ans s’appuient légèrement davantage sur les forums, leur entourage ou encore les vidéos d’influenceurs par rapport à leurs aînés.


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