« Le Revers de la Médaille » : AIDES et plus de 80 associations se mobilisent pour alerter sur l’impact social des JOP 2024


« Le Revers de la Médaille » : AIDES et plus de 80 associations se mobilisent pour alerter sur l’impact social des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP 2024), qui se tiendront respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre, seront le plus grand événement sportif jamais organisé en France. Au total, près de 15 millions de visiteurs-ses sont attendus-es pendant cette période en Ile-de-France. Pourtant, derrière la promesse d’une grande fête populaire, les JOP 2024 ne seront pas sans conséquences pour les populations en situation de grande précarité et pour les organisations associatives. 

Au sein du collectif « le Revers de la Médaille », AIDES et plus de 80 associations et acteurs-rices de la solidarité se mobilisent pour alerter sur l’impact social de l’événement et demander la mise en place de solutions concrètes. 

Quel impact pour les plus précaires et les associations ?

L’organisation des JOP 2024 va occasionner un bouleversement profond de la région Ile-de-France en termes de présence dans l’espace public. Les restrictions de circulation liées à la sécurisation de l’événement vont fortement compliquer l’intervention des acteurs-rices associatifs sur le terrain et rendre, de fait, très difficile le maintien de certains dispositifs sociaux essentiels pour répondre aux besoins des plus précaires (accès aux droits1, aux services de santé, à l’hébergement, à l’aide alimentaire…).

En outre, l’impossibilité d’accéder à certaines zones, l’intensification des opérations de « délogement » des personnes en situation d’habitat informel menées par les forces de l’ordre et le renforcement de la présence policière sont autant de facteurs qui vont aggraver l’isolement, la clandestinité et l’éloignement de ces populations des services d’accompagnement, nuisant très largement à leur santé physique et mentale. 

Parmi les publics concernés, nous anticipons de grandes difficultés pour les personnes en situation de sans-abrisme, les migrants-es, les consommateurs-rices de produits psychoactifs et les travailleurs-ses du sexe. 

Un double impact pour AIDES

L’impact des JOP 2024 pour AIDES risque d’être double avec un retentissement à la fois sur nos actions, qu’il sera nécessaire de repenser en termes de lieux, d’horaires, de modalités, et conséquemment, sur les publics que nous accompagnons.

D’expérience, nous savons que l’augmentation de la précarité, de l’exclusion, et des difficultés d’accès à un hébergement, à l’alimentation et aux droits amènent les plus fragilisés-es à déprioriser leur santé, favorisant notamment les situations à risque d’infection au VIH et aux hépatites. 

Nous craignons particulièrement que l’organisation des JOP 2024 en Ile-de-France n’entraîne : 

  • Un renforcement des contrôles et de la répression policière à l’encontre des personnes migrantes, des consommateurs-rices de produits psychoactifs (CPP) et des travailleurs-ses du sexe (TDS), favorisant l’éloignement des services de soins et d’accompagnement ; 
  • Une mobilité constante des publics que nous accompagnons2, complexifiant nos actions « d’aller-vers » en matière de santé et de prévention ; 
  • Une augmentation des risques d’infection au VIH et aux hépatites virales, en raison des difficultés d’accès aux outils de réduction des risques et de santé sexuelle pour les populations les plus exposées ;
  • Une impossibilité d’accès à certaines zones (dites de « sécurisation ») pendant les JOP 2024, abritant des dispositifs de santé essentiels pour les plus fragilisés-es (ex : le Centre d’Accès aux Soins et d’Orientation de Médecins du Monde, situé aux abords du Stade de France) ;
  • Un risque de surcharge du système de santé, accaparé par l’afflux de visiteurs-ses.

Face à cette conjoncture inquiétante, et afin de contenir au mieux l’impact négatif des JOP 2024 sur la lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales, AIDES se mobilise d’ores et déjà pour maintenir l’accès à la prévention, aux soins et aux droits des plus exposés-es au risque infectieux via : 

  • L’adaptation de nos actions de terrain auprès des publics cibles accompagnés par nos militants-es (CPP, TDS, personnes migrantes…) ; 
  • Le renforcement des capacités de nos équipes militantes sur les questions d’accès aux droits, d’orientation et d’accompagnement ;
  • La création de flyers d’informations facilement distribuables et appropriables, aux côtés des autres organisations du collectif le Revers de la médaille ;
  • L’élaboration d’un plan d’orientation, en amont des JOP 2024, vers des structures disponibles de prévention et de prise en charge selon les besoins des publics concernés.

1 L’ « accès au(x) droit(s) » désigne le fait de pouvoir connaître et faire valoir ses droits et obligations, d’être aidé dans ses démarches juridiques (ex : en matière de droit des étrangers et droit d’asile, du droit du logement…).
Des déplacements qui s’expliquent, en partie, par les expulsions forcées menées par les services de police.

Source : AT


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