Parmi les nombreuses infections sexuellement transmissibles, celles à mycoplasmes restent largement méconnues. Pourtant, non traitées, elles peuvent avoir des conséquences graves. Présentation d’une IST sujette à l’antibiorésistance.
Les mycoplasmes composent une famille de bactéries, dont certaines se trouvent habituellement dans la flore naturelle génitale. Ce qui n’est pas le cas de Mycoplasma genitallium, qui, comme son nom le suggère, provoque des infections génitales, transmises par la voie sexuelle.
« Bien que méconnue de nombreux praticiens, (cette IST) toucherait entre 1 et 2 % des adultes, avec une prévalence un peu plus élevée chez les femmes, et jusqu’à 40 % des personnes consultant pour des IST à répétition », informe le site internet du Dictionnaire médical Vidal.
Or, ces infections sont loin d’être anodines. Chez la femme, elles peuvent se manifester par des écoulements vaginaux, des saignements hors des règles, et aussi un syndrome inflammatoire pelvien douloureux. Non traitées, elles induisent un risque d’infertilité, de fausses couches, de naissances prématurées voire de décès du fœtus. Chez l’homme, des urétrites surviennent avec des écoulements et une sensation de brûlure au niveau du pénis en urinant et au repos. Chez les deux sexes, une arthrite réactionnelle peut se développer en l’absence de traitement adéquat.
Comment traiter ?
En raison de fortes antibiorésistances de ces bactéries, la British Association of Sexual Health and HIV (BASHH) a émis des recommandations en matière de traitement. Elle conseille en particulier de ne traiter que les patients symptomatiques.
Dans ce cas, un traitement antibiotique doit être instauré chez le patient et ses partenaires sexuels (même en l’absence de symptômes chez ces derniers), avec une abstinence sexuelle jusqu’à la fin du traitement. Un test de contrôle doit être effectué après 5 semaines pour s’assurer de l’efficacité du traitement.
En matière de prévention, les préservatifs masculin ou féminin restent la seule façon de se protéger de ces infections, souvent retrouvées en association avec un autre agent pathogène, comme Chlamydiae Trachomatis, gonorrhée ou VIH/Sida.
Source : Dominique Salomon pour DestinationSante