Une étude transversale (c’est-à-dire une étude d’observation réalisée dans une population donnée, à un moment déterminé, dans le but de collecter des informations sur les facteurs de risque et/ou certaines données) ne trouve aucune corrélation entre l’usage de cannabis et une altération du nombre ou de la fonction des cellules T chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui ont déclaré un usage modéré de cannabis par rapport à des PVVIH non usagères de cannabis. L’étude publiée le 22 août 2023 dans le Journal of Infectious Diseases a comparé les cellules sanguines périphériques de deux groupes de PVVIH : usagères et non usagères de cannabis. Dans les deux groupes, les PVVIH étaient toutes sous traitement antirétroviral efficace. Les chercheurs-es ont analysé l’expression de marqueurs de maturation/activation, les réponses des cellules T spécifiques au VIH, et la présence d’ADN proviral intact. Cette analyse appuie l’hypothèse selon laquelle l’usage du cannabis chez les PVVIH réduit l’activation, l’épuisement et la sénescence (lente dégradation) des cellules T chez les personnes vivant avec le VIH et n’altère pas les réponses des cellules T CD8 spécifiques au VIH. Pour faire plus simple, l’usage modéré du cannabis ne réduit pas les lymphocytes T CD4 et T CD8 qui jouent un rôle majeur dans le système immunitaire. Des études longitudinales (sur une longue période) incluant une évaluation de l’exposition au cannabis sont nécessaires pour évaluer pleinement l’impact de l’usage du cannabis sur le réservoir du VIH. Le site I-Base qui a repris cette étude apporte un point de vigilance à ces résultats : « Il est important de noter que les résultats de cette étude ne représentent qu’un aspect limité de la sécurité. D’autres études ont également signalé les dangers de l’inhalation de fumée. Une étude récente aux États-Unis a également signalé des niveaux plus élevés de métaux chez les fumeurs, bien que des données ne soient pas disponibles pour d’autres modes de consommation de la marijuana. Les bénéfices rapportés de l’utilisation de la marijuana sont à évaluer à un niveau individuel du rapport bénéfice-risque ».
Source : AT