Détection des hépatites et contrôle de production d’anticorps : l’Isérois MagIA avance ses pions


Le lecteur de diagnostic VIH, hépatites B et C de la société MagIA © Radio France – Laurent Gallien

La société MagIA, créée en 2017 et installée à Échirolles, a mis au point et fabrique un lecteur autonome et portable capable de détecter trois maladies, VIH, Hépatite B et Hépatite C, à partir d’un seul et même prélèvement de sang fait au bout d’un doigt. En février 2022 elle ambitionnait, sur France Bleu Isère, d’industrialiser sa solution. C’est désormais possible. Il reste encore, et non des moindres, à obtenir les certifications réglementaires en matière de dispositif médical. Entre temps la société est passée de 18 à 21 personnes et teste également, auprès d’une société toulousaine, sa solution pour le contrôle, et l’accélération, des productions d’anticorps à usage pharmaceutique. Elle a d’ailleurs obtenu pour ça 813 000 euros du volet « Grand défi biomédicaments » de France 20230. Nous faisons le point avec Sarah Delshadi, co-fondatrice et directrice R&D de MagIA.

France Bleu Isère : en février 2021 vous aviez pour ambition d’industrialiser la production de votre lecteur VIH, hépatite C, hépatite B. Où en êtes-vous désormais ?

Sarah Delshadi : Donc aujourd’hui, on a notre ligne pilote semi-automatique qui est fonctionnelle. Cette ligne permet de produire 1 million de pièces par an (de la partie « consommables »). On a également réalisé notre première étude clinique sur le dispositif finalisé qui permet de dépister les trois maladies en même temps. Elle a été faite sur 33 patients et a montré qu’on parvenait à dépister toutes les personnes infectées par l’un des virus. Enfin le lecteur a été industrialisé. On a les premières pré-séries qui sont testées actuellement.

Donc maintenant, il s’agit de le vendre et de trouver un marché. Ça passe aussi par une phase de certification. Il y a encore du chemin à parcourir ?

Oui, il y a encore du chemin à parcourir avant la certification qui nous permettra d’avoir le marquage CE et de pouvoir vendre. On doit réaliser une étude clinique assez importante sur 6000 à 7000 échantillons. Ensuite, une fois qu’on aura ça, on pourra rédiger notre documentation technique et ensuite ça nous permettra de donner ça à l’organisme notifié qui validera ce dossier et nous imposera le marquage CE. Donc je pense que l’on peut dire que d’ici 2025, on devrait avoir les premiers produits qui pourraient être vendus.

A côté de ça, il y a d’autres objectifs, d’autres projets, qui sont en cours sur une technologie qui permet, elle, d’assister les fabricants de vaccins ou de médicaments ?

Exactement. Avec la même technologie, on a développé un autre dispositif qui permet, lui, de faire du suivi de bio production. En fait ça permet aux industriels de suivre leur production de vaccins ou d’anticorps thérapeutiques. Donc, on a un premier prototype finalisé qui est en test dans un robot de culture et qui va permettre de mesurer de façon automatique la production d’anticorps. Le projet finit à la fin de cette année et ensuite on espère mettre en test des premiers lecteurs chez des partenaires et éventuellement en vendre ensuite.

Et est-ce que c’est finalement quelque chose qui pourrait se commercialiser avant la solution « lecteur » ?

Alors c’est possible et c’était même une des idées de départ. Comme on savait que les temps de commercialisation étaient très longs sur le « diag », parce que très réglementé. Il faut également marquer CE le cœur de l’appareil, mais c’est relativement plus simple. Donc oui, potentiellement, ça peut nous permettre de générer du revenu avant.

Source AT


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