Espérance de vie des PVVIH


Une étude publiée dans le Lancet HIV, le 30 mars dernier, apporte une analyse détaillée de l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans les pays à revenu élevé à l’ère des traitements modernes ,rapporte le site Aidsmap. L’étude a révélé que, pour les personnes sous traitement antirétroviral (ARV) avec un nombre élevé de cellules CD4, l’espérance de vie n’était inférieure que de quelques années à celle de la population générale, quelle que soit la date à laquelle elles ont commencé le traitement. D’après cette étude, les PVVIH qui ont commencé un traitement après 2015 ont une espérance de vie légèrement plus élevée que celles qui ont commencé avant 2015. Toutefois, le nombre de cellules CD4 et l’âge ont la plus forte influence sur l’espérance de vie, les personnes ayant un nombre de cellules CD4 très faible (moins de 50 CD4/mm3) avaient une espérance de vie inférieure d’environ vingt ans à celle des personnes ayant un nombre de cellules CD4 élevé (500 ou plus). Le Dr Adam Trickey, de l’université de Bristol (Royaume-Uni), a formé une équipe internationale de chercheurs-ses chargée d’examiner les données de vingt études de cohortes de personnes vivant avec le VIH en Amérique du Nord et en Europe. L’analyse des données s’est répartie sur deux groupes : les personnes qui ont commencé un traitement ARV entre 1996 et 2014 et celles qui ont commencé un traitement entre 2015 et 2019. La date butoir de 2015 a été choisie car c’est à cette date que les directives ont été modifiées pour recommander un traitement à toutes les personnes diagnostiquées séropositives, quel que soit leur taux de CD4.
Au total, 206 891 PVVIH ont été incluses dans les analyses, et 5 780 décès ont été enregistrés à partir de 2015. Les personnes qui ont commencé un traitement antirétroviral après 2015 avaient tendance à être plus jeunes, à avoir un taux de CD4 plus faible et une charge virale plus élevée au début du suivi, par rapport à celles qui ont commencé un traitement antirétroviral avant 2015. Cela peut s’expliquer du fait que les personnes du premier groupe étaient déjà sous traitement depuis un certain temps avant le début du suivi en 2015 (en moyenne : 7,8 ans). En revanche, parmi les personnes ayant commencé un traitement antirétroviral avant 2015, une plus grande proportion avait reçu un diagnostic de stade sida et avait été exposée à des schémas thérapeutiques plus anciens présentant davantage d’effets indésirables. Les chercheurs-ses ont calculé l’espérance de vie des personnes selon qu’elles ont commencé le traitement avant ou après 2015 et aussi selon la charge virale, le stade sida et le nombre de CD4 au début du suivi. Pour les personnes ayant commencé le traitement avant 2015, l’espérance de vie moyenne des personnes actuellement âgées de 40 ans était de 76 ans pour les femmes et de 75 ans pour les hommes, contre respectivement 86 et 81 ans dans la population générale. Pour les personnes ayant commencé un traitement après 2015, l’espérance de vie moyenne des personnes âgées de 40 ans était de 79 ans pour les femmes et de 77 ans pour les hommes. Si leur taux de CD4 était inférieur à 50 au début du suivi, cette espérance de vie passait respectivement à 65 et 64 ans. L’espérance de vie dépend également de l’âge de la personne. Une femme de 20 ans peut espérer vivre jusqu’à 72 ans si elle a commencé le traitement avant 2015, ou jusqu’à 77 ans si elle a commencé le traitement après 2015. Un homme de 20 ans peut espérer vivre jusqu’à 71 ou 75 ans, respectivement. Chez les hommes comme chez les femmes, les personnes ayant contracté le VIH par injection de drogues et celles qui ont été diagnostiquées en stade sida au début du suivi avaient l’espérance de vie restante la plus faible. « Nos résultats suggèrent l’importance continue d’un traitement antirétroviral précoce et soutenu », concluent les auteurs-rices de l’étude.

Source : action traitement


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