Le VIH peut rester caché dans le cerveau


Le VIH peut rester latent durant des années dans certaines cellules du corps humain. Des chercheurs américains annoncent qu’un type de cellules présentes dans le cerveau peut constituer un réservoir durable pour le virus.


Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a la capacité d’intégrer son ADN rétro-transcrit dans le génome de nos propres cellules. Il peut rester caché là pendant des années. Les thérapies antirétrovirales ont été conçues pour maintenir cet état latent tant que les médicaments sont pris par les patients. Mais si le traitement est arrêté, le VIH peut sortir de sa torpeur et infecter les lymphocytes T4 jusqu’à détruire l’immunité.

Ces lymphocytes T4 constituent la cachette privilégiée du VIH, mais ce n’est pas l’unique. D’autres cellules du corps peuvent l’accueillir. Les scientifiques de l’université de San Diego, de Pennsylvanie et d’Emory ont montré que le VIH pouvait aussi intégrer son ADN dans les microglies du cerveau ; ces cellules fonctionnent comme les macrophages et le protègent des pathogènes qui seraient capables de franchir la barrière hématoencéphalique. Elles ont une durée de vie de plusieurs années, ce qui offre au VIH une cachette pérenne et stable. 

Les microglies sont des cellules immunitaires spécifiques au cerveau. © Artur, Adobe Stock

Les microglies sont des cellules immunitaires spécifiques au cerveau. © Artur, Adobe Stock

Une découverte réalisée grâce à des donneurs

Pour parvenir à cette découverte, les scientifiques américains ont bénéficié de dons des volontaires du projet The Last Gift, « le dernier cadeau » en français. Ce projet, mené par l’université de San Diego, regroupe des personnes atteintes du VIH et traitées par thérapie antirétrovirale qui souffrent d’une autre maladie mortelle et qui ont accepté de donner leur corps à la science et à la recherche.

Les scientifiques ont pu ainsi obtenir des échantillons de tissus cérébraux issus de quatre volontaires. Grâce à leurs expériences, ils ont réussi à isoler un nombre important de microglies du reste des cellules du cerveau et à en extraire des provirus du VIH – l’ADN viral intégré dans le génome des cellules – capables de reformer des virions infectieux. Ainsi, les microglies peuvent être un réservoir potentiel pour le VIH et l’origine de la rechute de l’infection. « C’est très difficile de savoir à quel point ce réservoir est important. Le problème quand on veut éradiquer le VIH est comparable à celui du cancer. Vous voulez pouvoir l’identifier et l’éliminer complètement pour qu’il ne revienne pas », explique David Margolis, épidémiologiste et l’un des principaux investigateurs de cette étude parue dans The Journal of Clinical Investigation.


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