Le HPV (Papillomavirus) c’est quoi ?


un virus sexuellement transmissible très répandu dans le monde, responsable de cancers : cancer du col de l’utérus, de la gorge, de l’anus et du pénis. L’infection est le plus souvent transitoire. Dans 10% des cas, elle persiste, et si elle est due à des papillomavirus à haut risque cancérogène elle peut être à l’origine de lésions précancéreuses et évoluer en cancer.

Selon le World Healh Oragnization (WHO) le cancer du col de l’utérus est le 4eme cancer chez les femmes dans le monde, avec 570000 nouveaux cas et 311000 décès par an. L’infection à papillomavirus est la 1ere IST virale.

Image

70-80% des personnes sexuellement actives rencontreront un HPV au moins une fois dans leur vie. Une femme meurt d’un cancer du col utérin toutes les deux minutes. Les femmes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont jusqu’à cinq fois plus à risque … https://figo.org/sites/default/files/2020-02/18.10.18%20-%20FIGO%20Global%20Declaration%20on%20Cervical%20Cancer%20Elimination%20FR.pdf…

La transmission du virus peut se faire même sans pénétration, par un simple contact peau à peau. Le sexe oral est également un mode de transmission connu. La plupart des personnes infectées le seront au début de leur vie sexuelle (OMS) et le préservatif, même s’il reste important dans la lutte contre les IST, ne protège que partiellement contre les #HPV

Donc… pour éviter ces cancer il faut mener des actions de prévention.

La prévention primaire, c’est la vaccination, avant l’infection pour diminuer la fréquence des nouveaux cas Le dépistage du cancer du col de l’utérus (et des autres cancers), c’est la prévention secondaire.

La vaccination contre le #HPV est très efficace pour prévenir les infections et les cancers associés au virus. Les vaccins actuellement disponibles protègent contre les types de HPV les plus couramment impliqués dans les cancers.

En France, le calendrier vaccinal 2023 indique que « la vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles et pour tous les jeunes garçons âgés de 11 à 14 ans révolus » C’est à dire précocement car (rappel) il faut le faire AVANT les premiers rapports et conduites sexuelles, même sans pénétration.

Ainsi, une vaste analyse conduites dans de nombreux pays, sur plus de 73 000 femmes, âgées de 15 à 45 ans a démontré une réduction de –> 99% des lésions précancéreuses. http://2tt1.mj.am/nl2/2tt1/17whn.html?m=AM4AAApPstwAAVKzBP4AAFsUvTsAAAAAAAMAAAAFAAMYygBbDVT2wg4WZSnjTWOLxbfENCfbBAAC9x4&b=cd99097e&e=57693cd8&x=Naz_iGzY5pqgyoc7VQ9aR-TTjZD6-VbDmhPogpZAppg

Depuis le 1er janvier 2021, la vaccination des jeunes garçons est recommandée. Le choix de vacciner cette tranche d’âge est lié au fait que la très grande majorité des jeunes de 11 à 14 ans n’ont pas débuté d’activité sexuelle, ce qui limite la probabilité qu’ils aient déjà été en contact avec un papillomavirus et rend le vaccin plus efficace.

A un âge plus avancé, il est aussi possible d’effectuer un « rattrapage vaccinal » Les jeunes patient(e)s non vacciné(e)s peuvent le faire jusqu’à la veille de leur 20ème anniversaire. Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, jusqu’à 26 ans.

Schémas de vaccination Entre 11 et 14 ans révolus : deux doses espacées de 6 à 13 mois. Entre 15 et 19 ans révolus : trois doses à 0, 2 et 6 mois. Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, jusqu’à 26 ans révolus : trois doses à 0, 2 et 6 mois.

Le nouveau calendrier vaccinal est en ligne https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal2023.pdf

Le vaccin est remboursé à 65% et le reste est pris en charge par les mutuelles. Certains contrats remboursent en dehors de ce cadre. La vaccination peut être effectuée par un médecin, une sage-femme, un infirmier sur prescription médicale ou dans un service de vaccination.

Aujourd’hui, l’intérêt de la vaccination ne fait aucun doute. En Australie, la vaccination est proposée gratuitement à l’école pour tous les jeunes de 12-13 ans et la couverture vaccinale est de 78%. Le nombre de femmes porteuses d’une infection HPV est ainsi passé de 22,7 à 1,5%, après la mise en place du programme de vaccination.

En Suède, la couverture vaccinale atteint 80%, et les lésions précancéreuses chez les jeunes filles qui avaient été vaccinées avant 17 ans ont chutés de 75%. https://folkhalsomyndigheten.se/contentassets/6401e69460ef411faba95ac12b225662/hpv-fakta-eng-20052-3.pdf

DONC ÇA MARCHE ! Et c’est safe (

L’allergie est très rare, le bénéfice est largement supérieur au risque. Il n’y a pas de sur risque de maladie auto-immune. Seul un risque minime de Guillain Barre est noté (comme de nombreux vaccins)

En France, la couverture vaccinale progresse mais reste assez loin de l’objectif fixé : 80% de jeunes filles vaccinées d’ici 2030. En 2021, 37% des filles et 9% des garçons avaient reçu un schéma complet de vaccination. Nous sommes loin de la Suède ou l’Australie.

À partir de la rentrée 2023, les collégiens de 5e, pourront se faire vacciner gratuitement. Une expérimentation dans Grand Est avait donné de bons résultats, et il est utile de l’élargir.

Aujourd’hui, en France, le HPV est la première cause de cancer de l’utérus, avec environ 3 000 cas par an, ce qui explique que les jeunes filles aient été ciblées en priorité. Mais c’est aussi 100 cancers du pénis, 1 350 cancers anaux et 1 540 cancers ORL (respectivement 350 et 1 180 chez les hommes) 

Et c’est aussi 100 000 nouvelles tumeurs diagnostiquées secondairement bénignes par an, avec leurs lots de stress et de gestes médicaux… que l’on pourra éviter avec une mesure simple : vacciner.

Qu’est-ce qui bloque actuellement ? – la méconnaissance de l’infection, notamment par les parents (ORL aussi, ah bon ? Les garçons aussi ?) – la méconnaissance de la nécessité de vacciner avant tout contact sexuel (l’INSERM propose de commencer à 9 ans afin de dissocier vaccin et sexualité)

– la méconnaissance de l’absence de protection suffisante du préservatif, ce qui faut parfois dire aux m parents que « ça suffira en attendant » – l’image de l’enfant bien loin de la sexualité, « trop jeune »

– l’absence de gestion de ce sujet avec le médecin traitant (parfois hélas aussi à cause du professionnel) – un antivaxisme ambiant bourré de contre vérités et de fake (on les verra sous ces tweets, c’est certain )

Dr Franck CLAROT


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *