L’application de rencontres avait déjà été condamnée pour cela en 2021 en Norvège.
Avec plus de 13 millions d’utilisateurs, Grindr est une des applications de rencontres les plus connues au monde.
Le mois d’avril n’aura pas été de tout repos pour Grindr au Royaume-Uni. Après le scandale des messages aguicheurs piégés aux députés britanniques, l’application de rencontres pour la communauté LGBT+ doit être jugée à Londres pour avoir vendu en 2018 les données personnelles de ses utilisateurs, sans leur consentement, à des annonceurs partenaires, selon The Guardian.
Les informations partagées concerneraient notamment le statut VIH des usagers de l’application. «Grindr le doit à la communauté LGBT+, elle doit compenser ceux dont les données personnelles ont été compromises et qui ont souffert en conséquent, et assurer à tous ses usagers leur sécurité lorsqu’ils utilisent l’application, où qu’ils soient, sans qu’ils aient à craindre le partage de leurs données avec des tiers», a défendu Chaya Hanoomanjee, directrice générale du bureau d’avocats Austen Hays menant l’action en justice, et également chargée de l’affaire. Plusieurs milliers de personnes seraient concernées.
En plus du partage d’informations personnelles à des entreprises partenaires, ces dernières les auraient potentiellement vendues à d’autres sociétés. Grindr risque donc de payer des coûts de compensation de plusieurs centaines de milliers de livres, le dédommagement individuel pouvant monter à plusieurs milliers en fonction du préjudice causé, selon les estimations d’Austen Hays.
Une faute répétée
Grindr est l’application de rencontres pour la communauté LGBT+ la plus célèbre au monde. Créée en 2009, elle est utilisée par plus de 13 millions de personnes et est téléchargée plus de 2 millions de fois annuellement. Selon un sondage Ipsos, un quart des personnes homosexuelles sur une application de rencontres au Royaume-Uni seraient sur Grindr, loin devant Tinder (13%).
Cette plainte est la deuxième accusation de ce genre contre l’entreprise. En janvier 2021, le régulateur norvégien l’avait condamnée à une amende de 8,5 millions de livres sterling (plus de 9,8 millions d’euros) pour violation du RGPD, le règlement général sur la protection des données de l’Union européenne. L’amende avait ensuite été ramenée à 5,5 millions de livres (5,8 millions d’euros) en décembre de la même année.
Le procès en Norvège ne s’était pas concentré sur le statut VIH des usagers, mais avait estimé que révéler la présence de quelqu’un sur Grindr était une donnée sensible en soi. Il avait notamment été conclu que partager cette information pouvait mettre en danger les utilisateurs dans les pays où l’homosexualité est illégale.