Selon le Secrétariat Exécutif du Comité National de la Lutte contre le Sida (SE/CNLS), Madagascar recense treize mille personnes séropositives. Malheureusement, pour certaines d’entre elles, la maladie devient plus compliquée en raison du retard dans la mise en place des traitements nécessaires.
Propagation silencieuse
Un médecin basé dans la capitale, Antananarivo, tire la sonnette d’alarme concernant l’augmentation du nombre de patients atteints du VIH/SIDA nécessitant des soins intensifs en réanimation. Dans des propos recueillis par L’Express de Madagascar, il relate : « en deux semaines, trois cas ont été admis dans notre service, très fatigués. L’un d’eux a trouvé la mort », la semaine dernière. Selon ce spécialiste en réanimation-anesthésie, l’augmentation du nombre de patients atteints du VIH/SIDA nécessitant des soins intensifs en réanimation n’est pas un fait anodin. « Cela peut se traduire par la propagation silencieuse des porteurs du VIH/SIDA dans la communauté », continue-t-il.
Des médecins référents confirment également une augmentation du nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), dont un certain nombre développent des infections opportunistes qui compromettent leur état de santé. « Cette semaine, nous avons demandé l’hospitalisation d’un patient au centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatànana (CHU JRB), spécialiste de la prise en charge des PVVIH. Il a des ganglions partout. Il a été détecté un peu tard. Un autre patient qui développe des infections opportunistes a pu suivre les traitements à domicile », poursuit le médecin.
Divers facteurs de complications
Les complications croissantes du VIH/SIDA à Madagascar trouvent leur origine dans divers facteurs. Tout d’abord, le diagnostic tardif résulte d’une absence de dépistage précoce. Ensuite, certaines personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut mais négligent la maladie et ne suivent pas les traitements, laissant ainsi place à des infections opportunistes. Enfin, l’environnement, marqué par la pollution atmosphérique, aggrave leur état de santé, affaiblissant encore davantage leur immunité. Antananarivo compte un nombre élevé de porteurs du VIH/SIDA, mais la pénurie de tests de dépistage laisse de nombreux cas inconnus.
Des campagnes de sensibilisation et des ressources suffisantes sont nécessaires pour prévenir les complications. L’espérance de vie des PVVIH, sous traitement, est similaire à celle des personnes séronégatives.
Source : AT