Dans sa mission de surveillance épidémiologique des donneurs de sang, Santé publique France, produit, en ce mois de septembre 2023, une évaluation des risques de la contamination des dons de sang par des agents pathogènes.
Ces données montrent une tendance à la diminution des taux de prévalence et d’incidence au fil du temps, notamment grâce à des mesures de sélection des donneurs et à l’amélioration des tests de dépistage. Ainsi, depuis 20 ans, les risques résiduels, c’est-à-dire passant au travers du dépistage systématique durant la fenêtre virologique, liés à la transmission du VIH et des hépatites, n’ont cessé de diminuer, représentant aujourd’hui 1 don potentiellement infecté par le VHC tous les 16 ans, 1 don potentiellement infecté par le VIH tous les cinq ans et un don potentiellement infecté par le VHB tous les ans. Sur plus de 8 millions de dons.
Sur la période 2020-2022, les risques résiduels ont été estimés, par la méthode «taux d’incidence/fenêtre silencieuse», à 1/3 800 000 pour le VHB, à 1/14 200 000 dons pour le VIH, et à 1/42 700 000 dons pour le VHC.
Sur cette période, sur un total de 8,2 millions de dons de sang prélevés en France, on trouve:
- 33 dons positifs pour le VIH (taux de 0,04 pour 10 000 dons).
- 38 pour l’HTLV (0,05 pour 10 000), dont 11 dans les départements français d’Amérique.
- 163 pour le VHC (0,20 pour 10 000).
- 369 pour le VHB (0,45 pour 10 000)
- 1 065 pour la syphilis (1,29 pour 10 000).
Parmi les dons positifs pour le VIH, tous étaient VIH-1 et, parmi ceux trouvés HTLV positifs, tous étaient HTLV-I.
Les taux de prévalence de ces infections chez les nouveaux donneurs entre 2020 et 2022 étaient les suivants :
- VIH : 0,25 pour 10 000 nouveaux donneurs.
- HTLV : 0,45 pour 10 000.
- VHC : 1,9 pour 10 000.
- VHB : 4,7 pour 10 000.
- Syphilis : 8,3 pour 10 000.
Des restrictions liées au sang contaminé
Une analyse sur une période de 30 ans (1992-2022) montre une diminution des taux de prévalence pour le VHC, le VIH, le VHB et l’HTLV, principalement en raison d’une meilleure sélection des donneurs de sang et d’une meilleure connaissance épidémiologique.
Rappelons que le drame de la contamination du sang au début des années 1980, au cours duquel des milliers d’hémophiles ont reçu des produits sanguins contaminés par le VIH, a influencé les mesures de sécurité en matière de transfusion sanguine. En France, les HSH sont ainsi restés interdits de don du sang jusqu’en 2016. À cette date, ils devaient s’abstenir de toute relation sexuelle pendant un an pour pouvoir donner leur sang. Cette période a été réduite à quatre mois en 2019 avant d’être levée le 16 mars 2022.
En 2022, la sélection des donneurs de sang a été rendue identique pour tous, quelle que soit leur orientation sexuelle. Les HSH sont désormais soumis au critère « ne pas avoir eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 4 derniers mois » pour pouvoir donner leur sang. Pour SPF, « l’évaluation de la modification de 2020 a montré que le passage de 12 à 4 mois d’ajournement des HSH n’a pas eu d’impact négatif sur les indicateurs de la surveillance des donneurs de sang. Le risque résiduel de transmission du VIH par transfusion est devenu extrêmement faible ».
Les taux d’incidence du VIH, du VHC et du VHB chez les donneurs réguliers ont également diminué au fil des années, avec une forte réduction des taux pour le VHC. Grâce au dépistage génomique viral (DGV), plusieurs dons infectés par le VIH, le VHC et le VHB ont été écartés entre 2020 et 2022, contribuant ainsi à la sécurité des dons de sang en France.
Source : Christelle Destombes pour Vih.org